Recyclage… à l’indienne

Ceux qui me connaissent savent que je suis une adepte de l’écologie et notamment du tri sélectif. Arrivée en Inde, sans grosse attente, je suis bien allée voir le local à poubelles de l’immeuble et bien sûr pas de poubelle jaune ni verte pour le recyclage ici. Plusieurs tonneaux en plastique faisaient à la place affaire de fourre-tout.

Mais je n’avais pas renoncé pour autant… et j’ai commencé à mettre de côté tout ce qui était recyclable : cartons, plastiques et bouteilles en verre. J’ai trouvé ensuite dans la ville des petites échoppes de recyclage qui collectaient les détritus pour les revendre et leur donner une seconde vie. Et un article du magazine mensuel de l’OWC m’indiquait également que certains malls mettaient à disposition des containers pour les objets à recycler. J’étais soulagée, des solutions existaient. J’ai donc continué à conserver méticuleusement les éléments recyclables.

Suite à la soirée de samedi où notamment beaucoup de bouteilles en verre ont été vidées…, je dis à Bhagya de les mettre de côté pour le tri sélectif. Et là elle m’apprend qu’un homme passe plusieurs fois par semaine dans la résidence pour récupérer tout ce qui est recyclable. Super me dis-je, je vais pouvoir lui donner mon « trésor » que j’ai patiemment accumulé.

Le lendemain, alors que je m’apprêtais à sortir, arrive l’homme du recyclage. Etant sur le départ, je confie donc la tâche à Bhagya qui me glisse qu’il y a même de l’argent à en tirer avec tout ce qu’il y avait à donner. Et oui, ici le recyclage n’a d’existence que par l’aspect financier qu’il peut générer, la conscience écologique est loin d’être un état d’esprit général (en France et ailleurs remarquez, il y a encore beaucoup de boulot aussi). Je lui dis donc de prendre l’argent pour elle car je ne le faisais pas dans cette optique. Je me suis dit que si ca pouvait la motiver à faire attention au tri, ce serait toujours ça de gagner, car c’est plusieurs fois que j’ai retrouvé dans la poubelle à ordures ce qui n’aurait pas dû y être.

Une fois rentrée, dans l’après-midi, je m’enquiers donc auprès de Bhagya pour savoir si tout s’était bien passé avec les déchets. Et là, elle me dit que le type n’a pas voulu de la majorité de ce qu’on avait donné. Il avait conservé 2 bouteilles de bières mais ne voulait pas de la vingtaine de bouteilles de vin ( ???), il avait tout de même pris la grosse pile de journaux, mais n’avait pas voulu des plastiques et autres cartons !! Bon déjà ca m’a énervé, mais ce n’est pas le pire. Je lui demande donc ce qu’ils ont fait de ce que l’homme n’avait pas pris (bonne question n’est ce pas ?). Et là, accrochez-vous bien, elle me dit que le gardien ne voulait pas que le recycleur mette l’excédent dans les poubelles de l’immeuble car c’était trop volumineux et lui a dit de jeter ça plutôt en chemin !! Là j’ai vraiment failli tomber à la renverse. J’étais furax !!
En essayant de lui inculquer des bases sur l’environnement, j’ai dit à Bhagya qu’elle aurait quand même pu récupérer les affaires. Et je suis allée dire 2 mots au gardien pour lui dire que les rues n’étaient pas des poubelles. Bon avec le gardien, je pense que ça n’a eu comme effet que de me défouler car je voyais bien à ses yeux ronds et ses « yes ma’am, yes ma’am » qu’il ne comprenait absolument rien à ce que je lui racontais.

A l’heure du sommet de Copenhague, je me dis que ce n’est vraiment pas gagné cette histoire d’écologie, tout est à faire.
Personnellement, je ne lâche pas l’affaire, je vais continuer à trier et la prochaine fois, j’irai moi-même, jusqu’à l’usine de recyclage s’il le faut, porter ces satané bouteilles, cartons et plastiques !

Arghhhhhhhhhhhh !! Une petite séance de yoga et de Omms s’imposerait là !

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4 Commentaires

  1. Ils ne savent pas encore à qui ils ont affaire..!
    Tu peux toujours te présenter au Ministère de l’Ecologie, euh…s’il y en a un 🙂

  2. Ouais, moi aussi, j’ai vraiment du mal… Difficile ici, ça prend aux tripes!!
    Et si on essayait d’agir au slum? Par exemple amener un sac à chaque séance pour récupérer les déchets, pourquoi pas (allons y carrément!) mettre une poubelle dans chaque classe?? J’ai tenté la semaine dernière, les enfants étaient quelque peu surpris, mais ça pourrait devenir une de nos missions: sensibiliser les enfants?

  3. Salut Nathalie,
    Tu as raison, nous devons faire quelque chose pour les sensibiliser à l’environnement. Je crois que personne ne leur en a jamais parlé autour d’eux vu le comportement des enfants… Mais même eux, ne seraient ils pas plus heureux de jouer sur un terrain propre plutôt qu’un terrain qui ressemble à une décharge. Prenons des sacs pour la prochaine fois en attendant de mettre une poubelle. Ce n’est pas grand chose, mais ce sera un bon début. Je n’en peux plus de les voir instinctivement jeter dehors toutes leurs ordures…

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